Mosquée de quartier

dimanche 9 novembre 2014

Sortie du 8/11 (2)

Walid Ben Hamadi et Imen Atallah racontent ...


Photos © Sarra Boughattas

           Dès les premières minutes de notre visite, nous passons devant une Medersa, que nous décidons de visiter. Par chance, celle-ci, qui servait, à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle, de lieu d’hébergement pour les étudiants de la Zitouna, vit naitre les premiers élans nationalistes sous la période coloniale. Arrêtés par la police Française à deux reprises, les étudiants transformèrent la Medersa en club de boxe et d’escrime, et sous couvert de manifestations sportives, ont continués à répandre leur idéologie politique.

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L'entrée de la Medersa

 Nous avons ensuite continués notre parcours et, curieux à propos d'une ruelle, nous nous y aventurons... Pour y découvrir l'institut du patrimoine, où on nous a appris avec entrain l'énorme rôle politique qu'a eu la médina au cours des siècles. On nous a conseillé de visiter la maison de Mustafa Ben Ismail, ancien Premier ministre ayant atteint ce grade grâce à ses talents de séducteur face aux femmes, et qui a volé les biens de la Tunisie et s'est enfui avec en Turquie ; de visiter aussi la maison de Bourguiba, aujourd'hui un musée présentant tous les biens de l'ancien président et surtout, nous dit - on, ne négligez pas le rôle qu'a joué la femme dans les positions de pouvoir en Tunisie. 



On nous a ensuite emmené à la bibliothèque de l'institut du patrimoine, où on nous a conseillé des ouvrages sur la médina ; 
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La bibliothèque



Enfin, nous sommes retourné aux souks. Nous nous sommes alors demandé si tous ces marchands et artisans autour de nous étaient protégés par une quelconque institution, et si les souks étaient organisés en divisions pour chaque type de produits. Un homme tenant un magasin pour les mariées nous a chaleureusement répondu : "rien ne nous protège. Les syndicats, les associations, c'est fini tout ça. Ça existait quand la Tunisie était gouvernée par un Bey, puis un peu moins sous Bourguiba, encore un peu moins sous Ben Ali, et depuis la révolution, il n'y a plus rien. Quant à l'organisation, regardez autour de vous. Il y a des vendeurs de babouches, de chechias, de faux bijoux, tous dans cette partie du souk. L'organisation a disparu en même temps que les syndicats. Ça fait quarante - cinq ans que je travaille ici, mon père travaillait dans le même local avant moi, et son père à lui aussi, et la médina n'a jamais été aussi peu structurée." 


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Marchand d'articles de mariage
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Un souk
     Enfin, nous avons terminé notre visite par une entrevue avec un bijoutier. Celui-ci nous a raconté l’histoire de sa profession, une des plus puissantes de la Médina, et la seule à être encore légèrement organisée, notamment en ce qui concerne la fermeture des souks. Il a également mis en avant, à travers sa propre histoire, une mutation qui touche la Médina dans son ensemble, avec une modification dans les rapports de force entre les différents domaines de l’artisanat (depuis Bourguiba, les souks ne sont plus spécialisés. Certains domaines de l’artisanat comme la fabrication de la chechia, autrefois influents, ont perdu tout leur pouvoir), mais aussi entre les personnes (les commerçants les plus âgés, autrefois respectés et écoutés, ne le sont aujourd’hui plus).

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     Vendeur de bijoux 

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