Mosquée de quartier

mercredi 12 novembre 2014

Sortie du 8/11 (3)

Hakim Fekih et Leila Aloulou racontent...

Nous avons décidé pour cette première visite « solo » de la Médina de partir à la découverte de la ville, sans itinéraire précis, nous sommes allés là où nos jambes nous menaient.
Dès que nous nous sommes séparés du groupe, nous sommes allés du coté du bureau des relations avec le citoyen du ministère des affaires religieuses. Un homme là-bas nous a expliqué que ce bureau servait essentiellement a établir le lien entre le ministère et le citoyen.

Puis, continuant notre chemin, nous avons rencontré un vieil homme, agé d’une soixantaine d’années, assis devant une boutique, lisant son journal tranquillement. Nous lui avons demandé la permission de le prendre en photo, puis nous avons engagé la conversation avec lui. Il s’est avéré que cet homme était originaire de Kasserine, qu’il est dans la médina depuis 12 ans à cause d’un procès qu’il mène contre l’UGTT. La discussion fut brève. Nous continuâmes notre chemin.

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Une fois arrivés à la rue du Pacha, nous sommes entrés chez un bouquiniste pour lui poser des questions par rapport à la question de la lecture chez les jeunes d’aujourd’hui. Il a répondu que les personnes agées de plus de 40 ans lisaient beaucoup, mais que dépassée cette tranche d’age, les plus jeunes actuellement ne sont pas réellement attirés par la lecture. "Ils ne lisent que ce qu’on leur demande de lire à l’école.", nous a-t-il dit. Et il a rejeté la faute à l’Etat qui, d’après lui, n’encourage pas assez les jeunes à aller lire, les prix des livres étant trop chers. Selon lui, l’Etat devrait mettre en place un politique de subventions. Nous avons essayé de diriger le débat vers la religion, le bouquiniste a commencé par critiquer les nouveaux courants religieux importés du Moyen-Orient tels que le Wahabisme, et a prôné un islam modéré et tolérant : l’Islam Tunisien d’après lui.

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Enfin dans notre chemin vers la mosquée Zitouna, nous sommes passés par le souk des Chaouachins, où nous avons trouvé un fabricant de chachia qui a bien voulu répondre à nos questions. La première question était « Que représente la chachia dans la culture Tunisienne ? » et sa réponse fut pour le moins marquante « un patrimoine ! ». Il en était très fier. Pour lui, la chachia représente la culture Tunisienne, ce qui reste de la mémoire de nos ancêtres. Il nous a dit qu’autrefois, aucun homme ne se séparait de sa chachia, c’était la marque tunisienne. Toujours d’après lui, la chachia a amené l’indépendance car Bourguiba aurait financé la lutte armée grâce à l’argent du souk des chaouachins. Puis, nous avons à nouveau dirigé le débat vers la religion, et ses réponses ressemblaient beaucoup à celles du bouquiniste. Il défendait lui-aussi l’Islam « modéré » Tunisien, contre ces nouvelles tendances religieuses extrémistes selon lui. Et d’un autre coté, il semblait aussi reprocher à Bourguiba d’avoir tué quelque peu la culture tunisienne en occidentalisant trop le pays. De plus il s’est plaint de la détérioration de la Médina qui, d’après lui, a perdu l'eesnetiel de son charme. Il rattache cette détérioration de la Médina, à la détérioration de la culture tunisienne toute entière.

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Nous avons ensuite déambulé dans la Médina, à recherche d'un lieu s'inscrivant dans le domaine religieux. Nous sommes ainsi tombés par hasard sur ce qui, selon la plaque accrochée au-dehors, était une medersa. Cependant, quand nous sommes entrés, cela semblait être en réalité une zaouia. Un homme était en train de réciter la sourate al fatiha, tandis que sa fille l'attendait, jouant discrètement sous l'oeil bienveillant de sa mère. 

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En conclusion, nous avons appris beaucoup de choses lors de cette journée, nous n’avons peut-être pas réellement respecté la fonction sur laquelle nous travaillions qui est la fonction religieuse, mais ce que nous avons découvert grâce notamment au vendeur de chachia valait la peine de s’écarter un peu du sujet. Et puis les chercheurs ne trouvent pas toujours tout ce qu’ils cherchent !

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